estando yo googleando[como diario]... me halle este pequeño cuento de ciencia ficcion en frances... espero les guste
Il fallait ignorer ce fourmillement dans le dos. Plus précisément, juste sous la peau du cou, à mi-chemin vers la nuque. Quelques secondes plus tard, on n’y penserait plus, mais pour l’heure la pensée se devait d’être vierge de toute intrusion resquilleuse. La terre, sous les grands pieds, remua d’un coups. Un tout petit coup qui aurait pu tout remettre en question. Mais moi, être Homoes, j’avais attendu dix ans pour cela. Juste quelques tierces instants dans l’éternité faite démence. Quelques instants de lucidité, une chance d’échapper aux tombes pour arpenter les allées, comme ceux qui sont restés, comment les surnomment-on encore ? Humains.
Ce vers sous ma peau, en extase dans mon épiderme sec et défaillant, y allait allègrement, maintenant qu’il en venait à bout. Il avait bien raison de jubiler car, après cette barrière, tout n’était que liquide, vases et prétentions d’outre-tombes. Dès qu’il s’y baignerait, il aurait exactement trente minutes pour se multiplier et me conquérir. Je disposais également du même temps, moins une minute, pour l’en extirper.
La pensée. Vierge, pure mais sauvage. Je m’installais mieux sur la partie ronde du crâne du fossile et attendit que dans mon ventre le signal se fit encore entendre. Il ne tarda pas. La main en attente entre mes cuisses, à l’entrée du grand orifice, c’est spontanément que mon bras s’y engouffra. J’en extirpai cette reproduction morbide et, avant d’entendre le premier soupir, lui retirais la tête. Avec la même dextérité que j’avais eu à retirer cet être de mon ventre, la petite tête fut mise dans celle du fossile sur laquelle j’étais assise. La refermant, je me rassis aussitôt, feignant de ne pas entendre gémissements, tremblements furtifs sous mes fesses.
Il fallait garder la pensée forte. La véritable pensée m’habita enfin tandis que je me retirais les restes de viscères du ventre que j’enroulais sans voir autour du corps sans tête de la petite créature. La pensée. De tout ce que je pu, j’invoquai la Puissance :
« Mbiri-kou, Mbiri-kinda, me voici en extase
Mbari-ni, Mbari-kou, en phase d’y monter
Je renonce, je t’honore et te rend grâce
Les morts nourrissent La Mort
Et cette humanité se mérite
Prend ma tête, admire ce corps
A la surface, je saurais rester dehors
L’ombre ne vit pas dans la lumière
Retire-moi des ombres, des tombes. »
Le dessous de mes fesses se calma. Quelques secondes. Toujours rien. La deuxième étape était franchie avec succès. Debout sur mes membres inférieurs flasques, le corps inerte et sanglant dans ma très grande main droite, je fis les trois pas rituels à partir du squelette. Ils me conduisirent sous une fine lumière qui venait du dessus de nos têtes. Du béton à la place du ciel. Des os en synonyme de nuages. Et de la poussière comme verdure. Oui. Dans ce monde-ci, c’était déjà beau. Dans les résidences plus éloignées, on disputait les os, à cause de la moelle. Cette force en plus.
Il faut que je vous dise. C’est ce qui se raconte. Il y a plus de mille cinq cent ans, croyant saisir la dernière touche de la technologie, ils avaient violé la magie des mondes. Les forêts broyées, les planètes envahies par les hommes et déchets chimiques, les gênes sélectionnés et malmenés, on dit que l’humanité a troqué la raison contre la démence.
C’était il y a plus de mille cinq cent ans. Ils ont quand même nettoyé la terre, de ce qui faisait des gens comme moi, avec 75% de gênes modifiés, un peu plus des trois quarts des personnes qui vivaient sur cette planète. Ne se sachant pas pistés, codifiés et répertoriés, ils s’étaient rués sur la dernière trouvaille du progrès : Des pays souterrains pour échapper à l’obsolescence de la surface. Ne riez pas. Les plus pauvres s’endettèrent pour y aller. Les très riches étaient beaucoup mieux informés et soignés.
Très vite, il fallu cohabiter avec les tombes. Tout juste en dessous. Certains en dedans, par manque de place. La magie des mondes avait été violée. Mille ans plus tard, magie et technologie cohabitaient et se soutenaient. C’est pourquoi, plus que jamais, dans ces tombes, nous, survivants, étions plus morts que ces fossiles. Mais nous sommes morts tout de même, avec presque pas d’os dans le corps. Toute notre force repose sur nos bras, notre tête. On a cherché à faire de nous des êtres évolués.
Je veux être cet être évolué. Ils savent que nés dans ces souterrains, dans les bras de ces défunts vivants, un flux précieux de connaissance nous habitent. Alors pour remonter, il fallait tout soustraire. Etre à la hauteur des sacrifices futurs.
Le frémissement doux et dangereux de la terre meuble sous mes pieds me rappela que, cette fois, la sentinelle approchait. Elle m’avait entendu. Elle savait donc que j’étais capable de la faire venir. J’avais le flux précieux. Là-haut, tout est propre et protégé, grâce à la sphère précieuse, mélange de technologie et de rîtes magiques et sorciers des peuples aujourd’hui disparut. Mais cette technologie n’était rien sans flux. Notre flux. J’étais le numéro deux millions trois. La queue fut longue. Alors, je n’allais rien gâcher. De mes yeux globuleux et à demi révulsés, je fixais ceux de cette femme gigantesque avec quelque chose d’exceptionnel sur sa tête. De long fils, raides et très frisés à la fois étaient plantés sur son crâne. Nos ancêtres pauvres, paraît-il, en possédaient. Mon crâne et celui de mes congénères étaient complètement nu. Je ne savais pas ce que c’était que d’avoir des cheveux.
Les yeux clairs me happèrent, soulevèrent ma peau rude, sèche. En lévitation, je fut enfin à la hauteur de la dame. Cette femme, si grande qu’elle en effleurait les frontières. A mes pieds bien plus loin, une écervelée se faisait crucifier, à l’envers sous sa propre tombe. Elle n’a pas pu décapiter l’enfant, pour le soumettre au test, voir si son flux était puissamment compatible. Non, elle n’a pas su vaincre cette part de femme et de faiblesse durant tout ce temps, cette décennie qui nous était accordée, comme offerte pour que l’on se décide un jour où l’autre, à remonter, constituer le bouclier de cette terre jamais vu que de l’intérieur. Et la voilà, tenant à bout de bras un rejeton qui périra quand même, sous cette terre, parce que dans un instant, plus en dessous, cette créature récalcitrante, ira rejoindre la horde des Sgnaf. Les pieds soudés à cette terre qui était notre plancher, elle se videra, la tête en bas, de son flux non évalué, pour le plaisir des reptiles de jade. Du tréfonds de l’envers de l’abîme, tous nous l’entendirent pleurer, misérable créature qui avait préféré vaincre le masculin en elle :
« Mbiri-kou, Mbiri-kinda, mon seul aïeul
Mbiri-kou, Mbiri-kinda, était-ce toi Lucifer?
Mbari-biè, Mbari-biadang, où est la Faute ?
Ce peu de chair dans trop de sang, c’est à moi
Rien qu’une cellule, un être à test, il est à moi
Mon enfant, ce manque de chance, où est la faute ?
Mbiri-kou, Mbiri-kinda, a qui le tort ?
Dieu s’est sauvé, nous a renié, à qui le tour ?
Etait-ce cela notre vie véritable ? Servir la Puissance ?
Mbari-biè, Mbari-biawou, Mbari-biè, Mbiri-biawou !!!! »
Les cris, les larmes dans le hurlement de cette faible créature s’évanouirent dans d’autres profondeurs, dans l’envers d’innombrables enfers. Comme un signal d’alarme, je reniflait ce vers qui s’enflait dans ma tête et le recrachait de ma narine. Son dessèchement sur la terre meuble me combla d’aise. Un sentiment agréable qui provoqua la contraction du peu de muscle que j’avais. La sentinelle regardait mon érection presque avec fierté. Je déposais le tout jeune corps décapité dans son bocal fluorescent. Femme et homme, j’avais vaincu l’appréhension, cette faiblesse maligne et sans issue.
Accroupis, une marche en dessous de celle de la sentinelle dans cet ascenseur longiligne, je ne quittais pas des yeux les kilomètres de terre et de pierres auxquels je disais adieu. Gris et très sombre à la fois, les parois du tunnel vertical, millimètre par millimètre me procuraient un soulagement que ne pouvait ressentir que quelqu’un qui espérait mourir. En prenant la mort comme un nouveau départ.
Enfin, je le vis. Ce vieux monde dont mes ancêtres avaient été bannis par la ruse. En l’an 4000, je pouvais enfin fouler les abords de cette terre qui m’était étrangère. Je fus enfermé dans une bulle bleu et vert alimentée par mes semblables, reliée par des sièges sophistiqués à partir desquels notre précieux flux était aspiré et perfectionné, avant d’être diffusé à l’intérieur de la sphère. L’intérieur de la sphère. Les hommes, et les femmes qui y vivaient appartenaient exclusivement à un sexe. Mais ils étaient tout vieux. Les cheveux bien blanchis mais le corps encore alerte. Un peu trop alerte. Mais ces gens étaient différents, différents des miens sous terre. Ils marchaient bien debout, mais ils étaient trop grand, et très âgés. Il n’y avait aucun enfant humain à leur côté. Ils adoraient leurs bêtes. Aucun enfant. Bien-sûr, il y en avait. Enfin, les nouveau-nés existaient de moins en moins. Les quelques-uns qui pouvaient naître de ces vieilles personnes ne l’étaient qu’à des fins thérapeutiques. Entretenir la croissance d’une nouvelle génération avait causé par le passé plus de problème et d’ingratitude que la prospérité qu’une sagesse erronée avait prôné.
Alors, quand du flux manquait pour leur confort et pour la survit de la planète, on descendait plus de six pieds sous terre, se ravitailler. Les tests génétiques se faisait sur place, d’où ils étaient, ils étaient au courant de tout. Je m’installais donc dans mon siège, une place creuse pour mes jambes sans os. Créature à demi rampante, j’étais plus à l’aise sur ce siège glacé que sur mon fossile. La quantité qu’on absorbait de mon précieux liquide m’importait peu. Mes yeux ne se lassaient pas de contempler cette surface terrestre mainte fois imaginée. Elle était presque aussi déserte que nos tombes. Sans végétation véritable, mais énormément de bêtes tenues en laisse par leur maître, de toute taille. Cette terre était un tombeau ouvert hissé vers le haut.
Dans un siège voisin, on retirait un vieil Homoes. Cela faisait cinquante ans qu’il participait à l’alimentation de la sphère de protection de la terre. Un sourire béat était inscrit sur son visage, ses yeux agrippés à la vue de cette surface de la terre qu’il n’avait pas pu visiter. Il savait qu’on le ramenait sous terre, à l’envers sous les tombes. Etre sans flux mais toujours plein de puissance, sa tête, futur crâne fossile, servira de redoutable test de gênes de futurs nouveau-nés, décapités. Grâce à ces cellules fraîches, cette terre continuera d’exister, et lui aussi vieux Homoes, ne mourrait pas.
Et on ne mourrait presque pas sur la surface de cette planète, sauf par décapitation. Et personne, à la surface de cette terre, ne voulait la demander.
sábado, 15 de diciembre de 2007
Suscribirse a:
Enviar comentarios (Atom)
No hay comentarios:
Publicar un comentario